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14 avril 2012

Arthur H

 


 

En concert dans la région dans le cadre du festval "Les Enchanteurs".

Un très bon concert avec un chanteur à la voix grave et sensuelle sur des textes à la poésie rare...

Son site:

http://arthurh.artiste.universalmusic.fr/

Une vidéo:

http://youtu.be/nnP1Z2Xj-Po

Une belle reprise de "Clap hand" de Tom Waits

http://www.youtube.com/watch?v=FvoxlaM-wK4

Une critique:

Manifestement, l’amour éberlué (Baba Love) va bien au teint d’Arthur H. Cela, et quelques bouleversements dans sa garde rapprochée (nouvelle maison d’édition, nouveaux musiciens – dont un bout d’Aufgang, quelques rogatons de Cassius, et un soupçon d’Air -, nouveau producteur), qui contribuera à ce qu’encore une fois, on trace une analogie entre Grand Jacques et son rejeton, le premier disposé à creuser sa carrière comme bon (et bien) lui semble, le deuxième tout pareil.

L’album a donc été écrit en hiver à Contis (là-même où le chanteur s’opposa il y a peu, vigoureusement et publiquement, à l’expulsion des Roms, décrétée par le gouvernement actuel), et il faut connaître ce bout des Landes pour saisir à quel point Arthur H s’est senti habité par ce nouveau projet, pour ne pas frissonner dans la solitude des pinèdes battues par le vent d’hiver. Autre choix libertaire, celui de sonner aujourd’hui comme avant, grâce à quelques machines vintage, d’un Fender Rhodes de quarante ans d’âge à un Vox Electra, orgue dont le claviériste Ray Manzarek nous gratifia dans un certain « Light My Fire », turgescent hymne des Doors. Et il faut bien convenir que l’image convient passablement aux douze chansons de ce nouvel album, couillues pour tout dire, car cernant sans affèterie ni fausse pudeur le désir des autres, et de soi-même.

Ainsi de « L’Ivresse des hauteurs », long texte conclusif où Jean-Louis Trintignant, invité impérial comme il se doit, se pourlèche à l’évocation de toutes ces femmes vertueuses. Juste avant, Saul Williams concourt à la dynamisation du « Le Paradis il est chinois » (ou les aventures du petit Arthur au royaume du rap soul), et au funk rampant de « Basquiat », évocation d’un artiste qu’on voit en peinture, par la grille de lecture d’un slam emprunté aux États de l’autre côté de l’Atlantique. Versant gynécée, Izia emporte « La Beauté de l’amour » sur un mode de marteau-pilon, tout en gorge profonde solaire. Et c’est Claire Farah qui illumine modestement d’un doublement de voix « L’Arc en ciel », l’un des rares rendez-vous au premier degré du disque.

Mais, naturellement, Arthur H n’a nul besoin d’invités pour briller de sa beauté froide de diamant noir, comme en témoigne l’invraisemblable inventaire à la Prévert (mais sous influence Gainsbourg) de « Prendre corps », où les mots de Ghérasim Luca lèchent et pourlèchent et caressent quelques obscurs objets de désir.

Le tout (autant de pièces que de climats) servi dans l’élégance retenue, la sobriété, commune à ceux qui n’ont pas nécessité d’épater pour séduire. Arthur H sort un nouvel album, et, soudain, l’automne paraît moins froid.

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