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14 novembre 2013

Chasing the wind

Jag etter vind


Norvège, 2013
Réalisation : Rune Denstad Langlo
Durée : 1h33

Interprétation : Marie Blokhus, Sven-Bertil Taube, Tobias Santelmann

Mon avis:

Un film norvégien qui participe à la compétition dans le cadre du festival d'Arras. C'est l'histoire du jeune femme qui retourne au pays après une longue absence pour assister aux obsèques de sa grand-père. L'occasion pour elle de retrouver son grand-père et de renouer peu à peu des liens. L'occasion aussi de se parler et de se comprendre. Des relations complexes entre ces deux personnes qui réapprennent à s'aimer;

Un très beau film personnel comme l'a expliqué le réalisateur lors des échanges qui ont suivi la projection. En fait c'est son histoire, celle de son retour apès la mort de son grand-père. Conseil qu'il nous a donner: échanger avec vos proches avant qu'il ne soit trop tard!

De l'émotion, un peu d'humour pour cette très belle histoire tournée en décors naturels.

Un des favoris de la compétition à mon avis.

Une critique:

« Chasing the wind » du norvégien Rune Denstad Langlo comte le retour d’Anna (Marie Blokhus) en Norvège, sa terre natale, suite au décès de sa grand-mère. Dix ans, c’est le temps qui sépare son dernier voyage de celui-ci, la femme s’est alors éloignée de sa famille et les retrouvailles avec son grand-père ne se font pas dans la gaieté. Durant tout ce séjour, elle va renouer avec son passé et découvrir des secrets de famille qui vont la pousser à reconsidérer ses propres choix. Un film touchant et poignant où les décors naturels sont magnifiques (une très belle photographie dû à une lumière présente 22h par jour) et les acteurs à un haut niveau. Les ¾ des festivaliers ne seront pas du même avis, la salle se vide après le générique de fin alors que le réalisateur norvégien commence à parler. Il avoue être « très nerveux » au point où il ne pouvait pas rester pour visionner le film. Ce fut un véritable défi pour lui car, il s’agit d’un film très personnel. En effet, il relate sa propre histoire, ses propres souffrances face à la mort de ses parents et grands-parents. On peut comprendre que le film puisse laisser certains spectateurs sur le bas-côté car, « Chasing the wind » n’est pas un film très bavard et est plutôt lent, en témoignent les quelques ronflements qui se font entendre durant la projection.

Interview du réalisateur:

C'est en 2009, alors que son talent de documentariste n'était plus à prouver, que Rune Denstad Langlo a fait ses débuts de réalisateur de fictions avec Nord [+], film primé, entre autre, au Tribeca Film Festival de New York. Chasing the wind [+] (Jag etter vind), qui vient de sortir, est le deuxième long-métrage de ce cinéaste norvégien qui est très attaché à sa terre natale.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Cineuropa: Que veut dire le titre?
Rune Denstad Langlo: C'est une expression tirée de l'Ancien Testament, de l'Ecclésiaste (1.14) exactement. Jag etter vind c'est courir après le vent, c'est la futilité de nos actions, l'inanité des entreprises humaines. Vanité des vanités. Johannes, le grand-père de mon film, qu'interprète Sven-Bertil Taube, un acteur-chanteur suédois très connu en Scandinavie, aime citer la Bible. Et aussi déclamer des textes allemands.

C’est un grand-père plutôt grognon.
C'est sa façon de se protéger, de lutter contre le chagrin d'avoir perdu sa femme. Confrontée à ce deuil, et aussi à de très pénibles souvenirs, hésitant entre deux amours, sa petite- fille Anna, que joue Marie Blokhus, va réagir différemment, à son retour au village natal. Ces deux-là auront bien du mal à se comprendre. Les stratégies de survie face à la douleur varient d'un être humain à l'autre, et c'est souvent avec les membres de sa propre famille que l'on communique le moins bien, sans doute par pudeur.

Votre film est-il autobiographique?
Incontestablement. Je me souviens encore de la mort de mon grand-père, des trois jours passés seul avec ma grand-mère, période douloureuse qui m'a inspiré le scénario, le premier que j'écris d’ailleurs. Je me suis parfois senti seul dans ce travail d'élaboration. Il faut dire que j'avais en mémoire les merveilleux moments de création commune que j'avais vécus avec l'écrivain norvégien Erlend Loe, scénariste de Nord. Son humour, son sens de l'absurde m'ont manqué. L’humour existe aussi dans Jag etter vind, mais il est tempéré par la mélancolie.

Vos personnages ont des secrets.
Oui, des réticences, des silences. Une grande partie de l'action appartient en fait au passé, et je ne voulais surtout pas faire trop de révélations à la fois. J'ai dû me brider, calculer, doser. Que dire, à quel moment? Comment ménager le suspense? Au fond, écrire un scénario, structurer une intrigue, cela s'apparente un peu aux mathématiques. Je voulais aussi que le récit ait son rythme à lui, que les images parlent d'elles-mêmes, un peu comme on peut le voir dans les films de Bent Hamer. J'ai été aidé dans ma démarche par Philip Øgaard, mon directeur de la photo, qui a choisi d'utiliser une caméra numérique Arri Alexa. Nous avons parfois opté pour des solutions radicales, en nous limitant par exemple à un certain nombre de prises, pour pouvoir mieux soigner l'image. C'était risqué, nous le savions, car au montage le choix est moindre. Mais je pense que, si l'on fait le pari de la sobriété, il faut aussi oser se fier à son intuition au moment du tournage. J'aime me fixer des limites, c'est le meilleur service que je peux rendre au film. On a tendance à se disperser quand on a un matériau brut trop important.

Où avez-vous tourné le film?
En majeure partie sur l'île de Stokkøya, au nord de Trondheim, près de chez moi. J'aime filmer en pays de connaissance, travailler en équipe, vivre ensemble, un peu comme des scouts, sans famille ni amis,  avec, pendant deux mois, le film pour tout projet. Les paysages sont beaux, mais j'ai essayé d'éviter le pittoresque gratuit. Les lieux, comme les objets, ont leur importance dans le film: ils sont souvent des catalyseurs qui déclenchent les émotions et font surgir les souvenirs.

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