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16 novembre 2014

Fair-Play

 

Fair Play
(Slovensko)

Drama / Sportovní

Česko / Slovensko / Německo, 2014, 100 min

Mon avis:

L'histoire d'une jeune athlète bulgare dont le rêve est de participer aux JO de Los Angeles. Elle comprend rapidement que pour réaliser son rêve et complaire au régime communiste en place il va alloir qu'elle accepte le dopage organisé et ses inconvénients. Elle s'y refuse comprenant les risques encourrus mais sa mère la trahit et la dope à son insu... Très belle interprétation de la jeune actrice qui tient le rôle principal. Un très bon film qui a remporté le trpophée cette année à Arras.

Des extraits:

http://www.youtube.com/watch?v=IrsiaamiZMQ

L'avis d'un blogger:

http://www.arrasfilmfestival-epsi.fr/competition-europeenne-volet-2-fair-play/

Film émouvant traçant l'histoire d'une jeune athlète, dopée à son insu.

Deuxième film présenté pour la compétition Européenne, Fair Play est un film Tchèque d’Andrea Sedláčkovde cette année. Le film est sortit en Mars en République Tchèque.

Fair Play se déroule dans les années 90 et suit l’histoire d’Anna, interprétée par Judit Bárdos, athlète ou plus précisément coureuse de haut niveau dans l’équipe nationale Tchèque. Le coach d’Anna, Bohdan, et ses supérieurs souhaitent voir Anna aux jeux olympiques. Pour cela, ils vont avoir recourt à des produits dont l’athlète va faire semblant de les prendre, refusant de se plier à l’utilisation de produits dopants. Pourtant, celle-ci sera dopée à son insu, entraînant un mélodrame. En parallèle, intervient son histoire d’amour mais aussi celle de sa mère avec un dissident..

Des acteurs réalisant une très bonne performance, réussissant à retranscrire à merveille les émotions des personnages. Une intrigue prenante où l’histoire d’Anna vous révolte et vous donne à réagir. Des rebondissements inattendus jusqu’au dernier instant vous empêchant de vous ennuyer et des histoires en parallèle rendant ce film très vivant.
Un long métrage dramatique mais très émouvant avec des acteurs convaincants. Donnant à questionner sur les systèmes abusant de leur pouvoir et sur le sort de ceux s’y opposant mais aussi portant à débat sur le dopage des athlètes  et la pression qui leur est infligée. La réalisatrice nous propose là un film qui a clairement son mot à dire dans la compétition et qui pourrait s’avérer être un très sérieux concurrent.

http://www.lepasseurcritique.com/critique-film/fair-play.html

On peut parler de dopage et s'arrêter au sujet. Horrible, on le sait. On peut dépasser l'état de thème et ressentir le corps, intrinsèquement. On peut parler de communisme, on peut parler de mensonges, d'oppression, de mères, de filles... On peut aussi invoquer l'ensemble et éloigner le film de la thèse. Dans le ressenti d'une vie simple et sincère, dans un cinéma pur d'anabolisants.

Dans une République tchèque 80's, une jeune femme court. Elle fonce, elle traîne, elle trébuche. La course, la vitesse, c’est son présent et son avenir : les jeux olympiques. Dans l'objectif de médailler la nation (et non pas l’individu), l’autorité, le parti, la dope à son insu. Sa mère rêvant de la liberté qu’offre un ailleurs (vers l’Allemagne), prend part à la tromperie. 

Anna court. Elle court contre tout ce qui l’entrave. Contre l'oppression politique, sociétale. Contre une famille en porte-à-faux. Contre tout ceux qui fuient et la laissent derrière eux. Elle court même contre son propre corps. Elle se détruit à son insu. Pour des idéaux qu'elle ne semble pouvoir porter. Les rêves contre les muscles, les nerfs, la peau tendue, blanche comme l'est celle de l'Est. Son corps elle le magnifie dans l'effort et le brandit comme une arme dans l'échec. Refusant rapidement ces produits, elle se verra contrainte d'abandonner la compétition pour ses idéaux. La machine mécanique, le corps physique pris de vitesse par l'esprit. Un esprit contraire, luttant contre une idéologie à laquelle il ne peut adhérer.

La mère aura elle-même lutté pour ses convictions, couru contre le monde. Carrière déchiquetée pour fuir l’encadrement. En ce sens, le film évoque Black Swan. Dans la perte de repères et de corps donnés en offrande à Heraclès, à Apollon. Au sport, à l’Art. Mais aussi dans le regard dur et bienveillant d’une mère sur sa fille. Sur ses performances, celles qu’elle n’aura jamais eues. Et ce au péril de sa santé, de la confiance. Comme un couple à sens unique oublié par la raison tant le coeur et la frustration sont dévorants. Elle ne jure dans un premier temps que par la réussite de son enfant et puisque l’amour fillial ne meurt, ni ne s’étiole, à sa survie.

Le corps, il en est plus que jamais question. Il évoque à lui seul la difficulté de s’épanouir et celle de se surpasser. On sent dans chaque mouvement un intérêt de la réalisatrice pour le prix qu’il coûte. L’énergie dépensée, la douleur ressentie. Mais c’est quand l’acteur se fond dans son milieu dans un scope plus large que nature et qu’alors il prend place pour mieux disparaître du cadre, que la recherche prend son ampleur au travers d’une photographie qui dans la laideur laisse poindre la sensualité et, à la beauté, arrache la splendeur. Alors que dans les intérieurs, les vitres déforment les visages de ceux qui - cachés - collaborent, usent, traquent la gloire et le respect d’une nation, d’une idéologie politique à laquelle les héroïnes n’adhéreront jamais. Le verre comme une société du mensonge et du secret qui - du moindre être humain - ferait un monstre. Pour le pouvoir et la domination ou pour la fuite, la survie.

Elles paieront leurs idéaux, leur refus dans une scène finale révélant la trouble beauté qui fait l'humain. Dans le combat, dans la lutte, dans le rejet de tout ce qui nous tue, nous emprisonne. Aller chercher la liberté là où elle ne peut toujours être présente, de ses mains, de ses jambes. Ou quand le corps se fait objet de révolte. Merveilleux sujet de cinéma.

 

 

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